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Ateliers des Arts Sacrés - L'enseignement théorique

L’enseignement théorique comprend des éléments d’histoire de l’art sacré, ainsi qu’une initiation à la philosophie de l’art, à la théologie de l’art et à la théologie de la liturgie.

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Éléments d'histoire de l'art sacré

Ce cours présente les éléments de l’histoire de l’art sacré. On s’intéressera tout d’abord aux origines de l’art chrétien, à ses racines et à ses premiers développements. Nées dans un monde syro-palestinien et gréco-romain dominé par les images, en particulier celles de l’Empereur divinisé et des dieux du polythéisme, les premières images chrétiennes sont cependant en cohérence avec la catéchèse et la prédication car les textes des Pères de l’Église et ces premières images ne parviennent pas de milieux différents : l’étude des uns ne peut se faire sans celle des autres. 

Durant les douze premiers siècles de son existence a pu s’établir un art chrétien pour une Église indivise. Tous les chrétiens pouvaient lire et comprendre ces images fondamentalement eschatologiques malgré les différences qui les animaient. Ainsi l’image d’un Pantocrator roman et celle d’un Pantocrator byzantin sont-elles liées par la simplicité de leurs formes traduisant la majesté divine, et leur présence (parousie) à travers le temps et l’espace.

L’art chrétien implique certaines règles de cohérence respectées jusqu’à nos jours, combinées à une inventivité qui permet d’approfondir le mystère comme dans certaines écoles de la modernité auxquelles nous nous intéresserons également.

Il est prévu en outre une initiation aux arts de l’Extrême-Orient qui ont ouvert une voie d’expérience d’une grande richesse capable de nourrir la réflexion et le travail des artistes actuels. 

Philosophie de l'art

Il peut sembler à première vue guère souhaitable pour un artiste de s’exercer à la philosophie de l’art, tant nous nous sommes convaincus que l’on ne peut sans préjudice à la fois pratiquer et théoriser la pratique. Ce préjugé repose toutefois sur une certaine compréhension de l’art, et sur une certaine compréhension de la philosophie, qui voudrait que cette dernière ait pour vocation de « sauver les phénomènes », c’est-à-dire de produire des théories explicatives de ce qui se présente simplement à l’intuition sensible, et que l’art ait pour vocation de produire des expériences purement sensibles. 

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Entrer dans l’exercice de la philosophie de l’art consiste justement à dépasser ces préjugés, et l’œuvre d’art est précisément l’objet le plus propre à le faire en ce qu’elle reste à jamais inexplicable. Pratiquer une philosophie en prise avec l’œuvre d’art implique donc de renoncer aux explications abstraites pour se mettre à l’écoute de l’expérience et en comprendre l’intelligibilité propre.

Symétriquement, pratiquer une philosophie qui se nourrit de l’expérience au lieu de chercher à la normer par des concepts abstraits nous conduira à saisir que l’art implique toujours, au-delà de l’expérience sensible qui n’en est qu’une dimension, une pensée complexe et singulière et qui permet à l’art d’enrichir le visible de ce qui le dépasse. 

La philosophie de l’art dont nous proposons l’exercice consiste ainsi à rendre explicite cette pensée qui structure l’expérience artistique à notre insu, afin d’en approfondir et d’en amplifier l’expérience.

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Théologie de l'art

On se préoccupera du lien entre la représentation artistique (au sens fort) avec l’Écriture sainte et la tradition inspirée, lien qui définit la valeur théologique de la création artistique. 

Ce lien se manifeste d’abord dans la transmission du témoignage évangélique. Le concile de Nicée II, auquel font référence les conciles de Trente et de Vatican II, confirme l’accord et l’interdépendance de la représentation du mystère et de l’annonce du Royaume, toutes deux fondées sur la révélation évangélique avec ses perspectives eschatologiques et sacramentaires. 

La représentation d’images peintes et la prédication sont ainsi en harmonie et se complètent parce qu’elles s’éclairent mutuellement, et même se démontrent et s’expliquent l’une par l’autre : « Nous gardons, sans rien introduire de nouveau, toutes les traditions ecclésiastiques, écrites ou non écrites, qui ont été établies pour nous. L’une d’entre elles est la représentation d’images peintes, car elle est en accord avec l’histoire de la prédication évangélique, en vue de la croyance en l’effective et non illusoire incarnation de Dieu le Verbe et pour notre utilité. Car les choses qui sont propres à se faire comprendre l’une l’autre sans équivoque ont aussi leur démonstration [ou : leur signification, leur explication] l’une par l’autre » (Horos du concile de Nicée II). Ainsi s’exprime la vocation mystique, catéchétique et sacramentelle de l’ensemble cohérent que constitue le texte associé à l’image, selon les pères conciliaires. 

À travers l’intuition créatrice s’expérimente une fruition particulière du mystère divin. Peinture, poésie et musique, qui constituent une synthèse organique dans la rencontre entre l’image et l’hymnographie musicale sont, dans leurs éléments, leurs moyens spécifiques et leur principe de composition, en lien avec le contenu de la Foi chrétienne. Le geste artistique lui-même et l’œuvre d’art participent au Geste créateur, ce que confirme la tradition inspirée.

Théologie de la liturgie

La sainte Liturgie est un Don de Dieu : elle fait partie de la sainte Tradition qui, avec les Saintes Écritures, constituent la Parole de Dieu.

L’étude historico-critique et interreligieuse de la Liturgie apporte des éléments intéressants, mais, comme pour l’exégèse, nettement insuffisants à eux seuls s’ils ne sont pas replacés dans une perspective théologique considérant la liturgie non pas seulement comme œuvre humaine mais, avant tout et surtout, comme Œuvre divine. 

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Ainsi, le symbolisme utilisé et structurant le culte ne peut nous dévoiler les profondeurs de la Liturgie que s’il est analysé dans la perspective de l’analogie, celle-ci permettant de replacer au centre du culte chrétien la notion fondamentale de sacrifice. En tant que locus theologicus, l’explicitation de la Liturgie dans le temps et l’espace répond aux mêmes lois de développement organique homogène qui permettent l’approfondissement de la doctrine catholique. Comme culte intégral du Corps mystique du Christ, la liturgie catholique, dans sa dynamique vitale, ne peut que se laisser éclairer par la Christologie, et s’intégrer, à sa place, dans la théologie catholique.

La théologie ayant sa source principale dans la Parole de Dieu et dans l’inspiration, une théologie de la Liturgie ne peut se fonder que sur une analyse très précise, non seulement de la Tradition, mais aussi de toutes les sources scripturaires concernant le culte : en particulier les pratiques préfiguratrices de l’Ancien Testament, les récits de l’Institution de l’Eucharistie et le discours du Pain de Vie finalisés sur l’Heure du Christ, sans oublier, dans le Livre de l’Apocalypse, les nombreuses descriptions de la Liturgie du Ciel comme modèle de la Liturgie terrestre. 

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