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L'association

Les « Ateliers des Arts Sacrés - Beauté et Vérité » sont une association de loi 1901 créée en 2022. Leur nom s’inspire de celui des fameux Ateliers d’Art sacré fondés en 1919 par Maurice Denis et George Desvallières afin de répondre aux importantes demandes des chantiers de l’Église. Architectes, peintres, sculpteurs : de grands maîtres y ont participé, enrichissant le patrimoine religieux jusqu’en 1944, date à laquelle l’aventure prit fin, faute de moyens.

 

Cent ans plus tard, il est évident que l’optique de notre nouvelle association a changé. Les Ateliers des Arts Sacrés - Beauté et Vérité sont toujours destinés à honorer les commandes qui leur sont adressées, mais sont surtout dédiés à l’élaboration de nouvelles manières d’appréhender et d’exécuter l’œuvre d’art, en particulier l’œuvre d’art inspirée — c’est-à-dire relevant du sacré — dans l’intégration éclairée des traditions. Ils se présentent donc plutôt comme un laboratoire de recherche réunissant théoriciens, praticiens, philosophes, religieux et élèves, dans l’effort commun de réaliser des œuvres de notre temps, tout en témoignant de l’éternité.

 

Ainsi est accordée une attention particulière à l’inspiration artistique — qui n’est pas sans points communs avec l’inspiration prophétique porteuse de vérité — et au passage de cette inspiration à la réalisation d’une œuvre.

L’œuvre d’art comporte bien sûr sa particularité, du fait de la personnalité de son créateur et du contexte spatio-temporel dans lequel elle est créée, mais cette particularité rejoint toujours quelque chose de l’universel. L'art sacré, qui affiche sa relation à la transcendance (cet au-delà du réel qui soutient le monde apparent) vise particulièrement cet universel.

 

Les Ateliers des Arts Sacrés sont centrés sur cette question essentielle de l’inspiration et de la mise en forme de cette dernière. À cet effet, ils proposent aux étudiants aussi bien qu'aux artistes confirmés, une solide formation qui leur permet d'approfondir leur vision de l'art et d'étoffer leurs compétences nécessaires à la création.  

 

Cette formation se fait sur deux ans. Chaque année comporte quatre sessions d’une semaine, durant les vacances scolaires. Des thèmes sont spécialement développés pour chacune de ces sessions. Il est possible de suivre ces sessions à l’unité. Chaque matin, est délivré un enseignement théorique au collège des Bernardins (histoire de l'art et des arts sacrés, philosophie et théologie de l'art, histoire de l’art liturgique) en forme de conférences.

L’après-midi, les élèves guidés par des professionnels mettent en pratique leurs projets dans les ateliers de l’église Saint-Roch : fresque, peinture à l’huile et peinture a tempera (technique des icônes).

À ces ateliers de peinture seront bientôt joints d’autres ateliers, notamment de musique et de composition musicale.

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Le laboratoire Beauté et Vérité

Le discernement et l’évaluation en art sont passablement gênés par un certain nombre de facteurs tels que le vedettariat médiatique appliqué aux artistes — qui se nourrit volontiers du spectaculaire, par l’institutionnalisation du monde de la culture, la spéculation organisée sur les produits du renouvellement artistique et même la vague anti-chrétienne qui s’est emparée d’un certain nombre de consciences.

Les conséquences de cet état de fait sont une hypertrophie assez fréquente de l’ego chez l’artiste, une survalorisation du spectaculaire, voire du clinquant, de la nouveauté, ou au mieux de la virtuosité ; l’exercice d’une intimidation sur les consciences de la part des institutions (détermination du contenu idéologique de la part des dirigeants) ; une intimidation enfin exercée également par le système de la reconnaissance sociale (cote, etc).

Cette corruption du discernement et de l’évaluation frappe autant le créateur que le public et entraîne la création artistique à s’écarter des valeurs du Beau, du Vrai et du Bien.

 

Intentions de recherche

Notre objectif est de nous concentrer sur le rapport entre l’œuvre et l’expérience spirituelle qui la nourrit (lorsque c’est le cas, bien sûr), ce qui réduit le champ de la recherche aux œuvres attestant et objectivant ce type d’expérience.

De nombreux textes attestant ce rapport existent principalement dans trois traditions qui sont celles de la Chine, de l’icône byzantino-slave et des avant-gardes radicales. Le champ des œuvres est plus étendu : Préhistoire ; Égypte, Grèce et Rome ; Inde, Perse, Afrique …

 

Différents axes de recherche s’ouvrent très naturellement :

1. Réflexion herméneutique, c’est-à-dire un approfondissement méthodologique sur l’œuvre comme donné offert à l’interprétation :

- une méthode d’approche de l’œuvre peut-elle être proposée, voire théorisée ?

- quelle valeur et quelles limites accorder aux divergences d’interprétation ?

- comment formuler le rapport de l’artiste à l’œuvre, particulièrement lorsque la représentation se veut accueil d’une présence (l’artiste a-t-il besoin du philosophe et du théologien ?) ?

 

2. Réflexion épistémologique sur l’œuvre comme vecteur de connaissance :

- quelles sont les qualités spécifiques des différentes formes de la création picturale, musicale, poétique et scénographique dans l’épreuve (fruition) de la vérité ?

- en quoi cette même création artistique peut-elle constituer un moyen de discernement (beauté/séduction ; vérité/mensonge) ?

 

3. Réflexion ontologique sur l’œuvre comme ouverture à l’Être :

- comment l’art parvient-il à relever le défi heideggérien qui lui assigne la fonction de prendre le relais d’une métaphysique enfoncée dans l’oubli de l’Être et l’arraisonnement du monde ?

 

4. Réflexion théologique sur la relation entre l’art et la transcendance :

- comment l’art nous ouvre-t-il aux valeurs transcendantales et au divin (trace, signe et manifestation ?

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